Dans le cadre des études en science, technologie et société (STS), cet article présente une recherche faite sur les différents modes d'agencement de la déficience visuelle, c'est-à-dire sur les manières selon lesquelles la déficience s'exerce au niveau de différentes pratiques, au sein d'une institution spécialisée. Des documents pertinents dans le domaine de la déficience visuelle et quelques cas qui y sont analysés permettent de poser le problème de la conception de la déficience considérée comme un déficit. L'article souligne que la relation entre le corps et la déficience visuelle ne doit pas se résumer à l'identification de la déficience visuelle en tant qu'absence de fonction sensorielle. Á partir des cas étudiés, les auteurs proposent que la recherche sur la déficience visuelle soit faite sur un corps en action qui se définit par le biais des connexions établies entre les éléments, humains et non humains, les plus disparates. La conclusion de ce travail montre l'importance politique de la multiplication des versions d'efficience et de déficience visuelle afin de modifier la conception de déficience considérée comme un déficit.
déficience visuelle; corps en action; agencements; matérialités; socialités