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La valeur des pauvres: parier que l'argent peut servir de médiation pour le conflit social contemporain

Au Brésil, les banlieues sont au centre de deux types de représentations récentes et dichotomiques: la de la "violence urbaine" qu'appelle à davantage de répression, tandis qu'une basée à l'idée de nouvelles "classes moyennes". Cet article soutient que la representation de la violence urbaine a conduit à un déplacement du foyer de la "question sociale" contemporaine de l'ancienne figure du "travailleur" vers celle du "marginal". L'effondrement de l'universalisme inscrit dans ce changement s'accompagne d'un mode de gouvernement découpant la population de manière sélective en fonction de divers coefficients de "vulnérabilité". Corollaires de ces évolutions, de nouveaux régimes normatifs émergent dans les "periferias", par exemple le "monde du crime", le pentecôtisme et l'autorité étatique. Si le développement de ces différents régimes conccurents nourrit un certain nombre de tensions, il apporte cependant une source de cohésion spécifique basée sur le fait que chacun de ces regimes régule des marchés monétaires. Ll'argent apparaît comme médiateur des formes de vie qui, envisagés sous d'autres points de vue - ceux de la loi ou de la morale -, seraient définis sous le registre de l'altérité radicale. La consommation apparaît ainsi comme une forme de vie commune et l'expansion mercantile connecte marchés légaux et illégaux et contribue à nourrir la violence urbaine qu'elle est pourtant réputée contrôler.

Banlieues; Violence; Développement; Argent; Valeur


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