Dans cet article, on réexamine le moment fondateur des institutions politiques brésiliennes afin de souligner l'influence du discours monarchiste français sur les hommes d'État liés à la Couronne brésilienne. Ils se seraient servis stratégiquement de l'idée de pouvoir modérateur dans le but de sauvegarder les prérogatives de la Couronne contre les ingérences croissantes de l'Assemblée constituante de 1823, c'est-à-dire justifier la primauté du Prince, comme représentant la souveraineté de la nation, sur le Parlement. Ce but a permis d'assimiler à cette idée de nouveaux sens sémantiques tels que: neutralité active, caractère arbitraire et centralisateur, qui se sont identifiés à l'État naissant. Il en résulte que le texte légal rend possible non seulement une lecture monarchiste du chef de l'État comme axe du gouvernement, mais aussi une autre, ultralibérale, où il ne serait que l'arbitre du système constitutionnel.
constitutionnalisme; discours monarchiste français; construction de l'État; monarchie constitutionnelle; pouvoir modérateur; neutralité; centralisation; caractère arbitraire