RÉSUMÉ
Cet article analyse l'évolution du programme politique de la Banque Mondiale entre 1989 et 2014 à partir des documents publiés par l'institution elle-même et sur la base de sa condition singulière de prêteur, d'élaborateur et articulateur de politiques, et de propagateur d'idées et de prescriptions d'inspiration anglo-saxonne sur ce qu'il faut faire en matière de développement capitaliste. L'argument ici proposé est que son programme s'est recyclé, étendu et diversifié. De fait, outre la libéralisation, la privatisation et les ajustements macroéconomiques, l'institution promeut aujourd'hui dans les pays clients une reconstruction de grande ampleur et en mode libéral de l'économie, des relations société-nature, de l'État, de la société civile et d'elle-même. On soulignera l'importance de l'incorporation du néo-institutionnalisme dans cette expansion et ce recyclage, ainsi que la concomitance entre ce processus et l'élargissement continu du mandant de la Banque Mondiale.
Banque Mondiale; néolibéralisme; néo-institutionnalisme; réforme de l'État; lutte contre la pauvreté