Dans cet article, on reprend et discute la contribution de Sergio Miceli à une sociologie des intellectuels. On part de l'hypothèse que, malgré tout son intérêt pour les recherches sur les éléments internes des stratégies d'insertion des intellectuels, l'analyse de Miceli ne parvient pas à envisager l'autonomie d'un "champ intellectuel" et de ses rapports avec le processus social plus large. On souligne sa proposition de biographie en tant que locus analytique, en examinant 1) les ambiguïtés issues du manque de précision entre biographie comme source et comme méthode, 2) le caractère de classe de sa sociologie des intellectuels et 3) l'accent mis sur l'hétérogénéité sous-jacente aux catégories macrosociologiques. À la lumière des perspectives qui concurrencent celles de Miceli, on suggère une nouvelle compréhension des idées comme forces sociales de réflexion et comme élément d'un programme de la sociologie contemporaine.
intellectuels; idées; pensée sociale; sociologie brésilienne contemporaine