Resumé
La formation des préférences est une question largement ignorée par la science politique. La politique est perçue comme un espace pour agréger des préférences antérieures. Le libéralisme justifie le refus d'une critique de la production des préférences par l''idée que chaque personne est le meilleur juge de ses propres préférences. Si nous ne l'acceptons pas, nous tombons dans le paternalisme, où l'autonomie de l'agent est menacée par l'idée qu'un observateur extérieur sera en mesure d'identifier les « vraies » préférences, même contre sa volonté exprimée. Mon argument ici est que la position anti-paternaliste est correcte en principe, mais elle déplace la discussion. Le principal obstacle à la formation autonome des préférences n'est pas le paternalisme mais la domination. Les individus et les groupes éprouvent des difficultés à formuler et à exprimer des préférences autonomes quand ils sont soumis à des rapports de domination.
préférences; paternalisme; domination; libéralisme; autonomie