Résumé
Dans cet article, nous cherchons à problématiser le rôle de l’archiviste dans le travail de catalogage des œuvres expressives de l’Atelier de Créativité de l’Hôpital Psychiatrique São Pedro, situé à la ville de Porto Alegre/RS, au Brésil. Nous comprenons que dans cette procédure, il y a la possibilité d’un exercice de démontage du territoire, soutenu par un choix éthique sur la façon de raconter et d’analyser les créations de ceux qui ont été marginalisés de la société, abrités pendant longtemps dans l’hôpital psychiatrique. En ce sens, notre intention est à contre-courant des discours hégémoniques pathologisants pour produire autres énoncés sur le fou et ses langages dissonants. Comme cartographes de la mémoire e de l’oubli, les archivistes de l’Atelier de Créativité se jettent à l’expérimentation des nouvelles sensibilités dans leur rencontre avec les images auratiques. À la mesure que la collection croît, les archivistes affirment le caractère fragmentaire de la mémoire et l‘incomplétude propre de la progressive consignation d’une archive interminable.
Mots-clés:
archive; mémoire; folie; image