Le fait que la modernité, en tant qu'époque historique, soit née avec la science et la technique moderne, affiche, actuellement, toute sa virulence. Nous pouvons même dire que cette modernité est de telle façon pénétrée par la "technique", qu'elle peut être dénommée et caractérisé en tant que "modernité technique". Nous proposons ce concept pour mettre en évidence son essence, et nous parlons de l'émergence de cette modernité pour évoquer, d'un côté, son apparition processuelle et historique et, d'un autre, son haut degré d'instabilité et d'imprévisibilité. La technique contribue, en fonction de son caractère contingent, à une destitution de la prédominance de la rationalité de buts, si caractéristique de la phase historique dans laquelle le capitalisme est apparu, par une rationalité contingente. Cette rationalité dévoile scientifiquement et techniquement l'Être, sans disposer d'un but qui indiquerait une direction ou identifierait des limites. Sans direction et sans limites, la modernité technique se développe rationnellement, sans qu'il y ait de protection contre les oscillations irrationnelles qui s'opposent de plus en plus à son parcours. Nous présentons le nationalsocialisme allemand, le communisme russe et la démocratie américaine en tant que trois genres d'idéaux de la modernité technique. Un regard comparatif dans la direction de la triade modernisante du XXe siècle démontre l'indifférence de valeurs de la modernité technique, et nous permet de mieux comprendre les phénomènes contingents et irrationnels conçus en son sein.
Modernité; Technique; Contingence; National-socialisme; Communisme; Démocratie
