Le Timor Oriental passe par un processus rapide de transformation sociale et politique qui, dans le domaine du genre, s'exprime par la construction d'une nouvelle moralité à propos de l'agression physique domestique. Ayant pour base la traduction vers la réalité locale des valeurs de l'égalité de genre, considérées universelles, un ensemble d'efforts de combat à la violence domestique trouble des pratiques sociales locales relatives aux représentations du corps, au genre et à la sexualité. À partir de données produites en un an de travail dans le pays, l'auteur discute de quelle façon des savoirs spécialisés se présentent dans des projets politiques qui contribuent au modelage d'une sensibilité particulière dans l'expérience du corps, en réinscrivant la punition physique dans un univers de significations très souvent étranger à celui qui prédomine dans l'intérieur du pays. Les conflits et les synthèses observées dans ce processus indiquent l'importance de comprendre la construction locale d'identités de genre par rapport aux disputes politiques et symboliques dans un cadre plus ample, ainsi que les limites dans la relation entre les pratiques locales et les valeurs apparemment universelles.
Droits de l'Homme; Genre; Violence; Anthropologie; Asie