Cet article a pour but de discuter la politique de pacification, en pleine activité depuis 2008 dans l’état de Rio de Janeiro, non pas en tant que stratégie policière de sécurité publique, mais à partir de ses effets sur le réseau associatif carioca. Une caractéristique remarquable de cette politique a été l’intensification des investissements publics pour la composition de partenariats avec les acteurs de la société civile. Nous proposons ainsi, dans ce contexte, une analyse des relations entre deux personnalités marquantes dans la Rio de Janeiro des années 1990 et du début des années 2000: José Júnior, dirigeant du groupe culturel AfroReggae et le pasteur Marcos Pereira, de l’église «Assemblée de Dieu des Derniers Jours» (Adud). À partir de cette affaire, nous avons essayé de démontrer que l’enchevêtrement social urbain crée des associations et des dissociations situationnelles et circonstancielles. Nous avons également discuté le « travail du temps »tel qu’abordé par Veena Das dans la création d’une chorégraphie des acteurs dans les trames urbaines des périphéries cariocas et la façon dont sont mis en évidence les styles d’articulation variables dans le temps, dans la composition des acteurs en connexion, dans la production de conflits et dans leur inscription territoriale.
Pacification; Trames urbaines; Religion; État; Société civile