Le travail de Nise da Silveira s'appuie sur deux axes paradigmatiques. De retour à l'hospice en 1946, elle refuse d'appliquer la thérapie par électrochocs, élimine une partie des lits d'infirmerie et crée des espaces pour le développement d'activités créatives et expressives. Le second axe porte sur la création d'un espace extérieur, la Casa das Palmeiras, réservé aux cas de psychose graves. Ces axes contredisent à la fois le clinicisme et la ségrégation en asile. Dans sa pratique, recherche et clinique étaient inséparables et l'accent était mis sur le paradigme esthétique, produisant des mutations en psychiatrie qui allaient au-delà de l'idée de la réforme. Cet article soutient d'ailleurs que connaître son travail est un moyen de contrer la mystification de son nom. Il va de soi que cet article ne suffit pas pour examiner l'héritage de son travail. Il s'agit donc d'indiquer et de diffuser des éléments choisis arbitrairement pour susciter l'intérêt à leur étude.
Nise da Silveira; clinique; recherche; mutations