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Sacrifice roi, état rwandais et génocide

Contrairement à l'analyse du génocide rwandais de 1994, où le politique est mis en avant, cet article démontre que le pouvoir et la politique, au cours de la période qui a précédé le génocide, ont été marqués par des notions rwandaises de cosmologie et d'ontologie. Afin de comprendre cette composante 'imaginaire' de la violence, il nous faut examiner attentivement les croyances et les pratiques liées à l'institution de la royauté sacrée au Rwanda. Même si ces croyances et ces pratiques ont été officiellement supprimées en 1931, lorsque le dernier roi sacré du Rwanda a été détrôné et remplacé par son fils élevé par des missionnaires, sa matrice cosmologique a subsisté jusqu'à une période récente. On peut le constater dans la littérature populaire du Rwanda qui circulait énormément dans les jours qui ont précédé le génocide. Dans cette littérature, le président de l'époque, Juvenal Habyarimana, était comparé de manière explicite à un roi rwandais. Ce qui est encore plus important pour nous, dans cet article, c'est cette comparaison plus diffuse, implicite et symbolique entre Habyarimana et un roi sacré. Certains éléments-clés éclairent tout particulièrement ce symbolisme (et montrent l'importance de la persistance) de l'image selon laquelle un roi (ou un président) devrait se comporter. Comme il y avait de nombreux journalistes rwandais réactionnaires (et racistes) qui doutaient des capacités du président Habyarimana d'être un 'bon roi', son 'sacrifice' ultérieur était, dans un sens très symbolique, fortement prédestiné.

symbolisme; génocide Rwanda; royauté sacrée


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