Le zapatisme tisse un mode de vie autonome qui a l’éducation comme pilier central. Nous essayons de penser l’éducation zapatiste comme une indigénisation de l’éducation populaire qui potentialise sa décolonisation. Pour cela, nous avons réalisé un aperçu de la “refondation de l’éducation populaire”, mettant en évidence les ruptures et les continuités des perspectives intersectionnelles et freireennes, pour ensuite discuter de l’éducation zapatiste à partir du travail ethnographique. Rapprochant éducation et anthropologie, nous mettons en lumière des traductions “équivoques” produits par des Zapatistes sur des questions chères à l’éducation populaire, telles que l’autonomie, le féminisme et la prise de conscience. Il y a un déplacement de l’humanisme au profit d’un réseau de relations avec différents êtres non humains et le protagonisme des femmes, qui part de la multiplicité. Enfin, nous cherchons à qualifier l’ indigénisation zapatiste non pas comme un retour vers un passé perdu, mais comme une affirmation de la contemporanéité des peuples fondée sur la coexistence des temporalités et des savoirs, avec leur propre rapport à la Terre.
Mouvement Zapatiste; Éducation Populaire; Décolonisation; Cosmopolitique; Chiapas