Cet article analyse les articulations entre la nécropolitique et la gestion néolibérale du travail au Brésil. Il vise à soutenir que le néolibéralisme autoritaire opère à la fois de manière coercitive, en utilisant l’appareil de sécurité et de justice, et par la gestion de la souffrance psychologique et les processus de subjectivation. Pour cela, il part de la compréhension que la nécropolitique néolibérale implique également des interventions visant à précariser, c’est-à-dire à produire de la souffrance dans les corps à travers l’administration de conditions mortelles, comme cela devient explicite avec la plateformisation néolibérale du travail au Brésil. Enfin, l’article introduit quelques considérations sur les impacts de cette gestion nécropolitique néolibérale de la précarité sur les formes de subjectivation des travailleurs, mettant en lumière la nécrogouvernamentalité néolibérale comme gestion des conditions d’émergence de l’angoisse.
Nécropolitique; Néolibéralisme; Plateforme; Travail; Angoisse