Ce texte se propose de discuter la notion de Hannah Arendt autour du « droit à avoir des droits », introduit dans son analyse des éléments socio-historiques et politiques qui se sont cristallisés dans la domination totalitaire. Dans un premier moment, je présente brièvement le contexte original dans lequel la notion d’Arendt était formulée dans Origines du Totalitarisme. Dans un second moment, je présent la manière dont SeylaBenhabib a interprétée cette notion, en affirmant sa portée epistémologico-moral dans le contexte du projet d’un cosmolopolitisme d’inspiration néokantien. Dans un troisième moment je propose une interprétation notamment politique du précepte arendtien, dans un sens divers de celui proposé par Benhabib. Finalement, dans un quatrième moment, je présent l’interprétation du droit à avoir des droits tel que proposée par Judith Butler, laquelle relève sa portée politico-performative et, donc, son importance pour réfléchir sur des mouvements politiques menés à bout dans des conditions de privation de droits. Je considère que la lecture de Butler est plus en syntonie avec la pensée d’Arendt.
Arendt; Droit à avoir droits; Benhabib; Butler; Performativité politique