Cet article présente l'un des plus importants scientifiques du monde des sciences sociales brésiliennes, Francisco Maria Cavalcanti de Oliveira, plutôt connu comme Chico de Oliveira. Le fait d'avoir été une figure de proue de la culture politique nationaliste et pour le développement d'avant 64 - dans la SUDENE - et de la culture politique critique de cet héritage après le coup d'état - dans le CEBRAP - constitue une trajectoire dissonante, mouvementée, quelques fois turbulente. Le "devenir" de l'espace social dans lequel il agissait est mis en évidence et permet une relativisation du dualisme institutionnel, stylistique et idéologique entre ces deux véritables types idéaux de production et d'action intellectuelle. Bien qu'une telle dualité ait fait toute la différence pour beaucoup de ceux qui étaient en tête d'affiche à l'époque et qui a substitué un modèle intellectuel et politique hégémonique (celui d'un essai engagé à la manière de l'Institut Supérieur d'Etudes Brésiliennes) à un autre (celui des universitaires politisés issus de l'Université de Sao Paulo). Elle n'est peut-être pas aussi nécessairement oppositive que ce à quoi nous sommes habitués en lisant l'histoire de notre champ intellectuel et quant à l'institutionnalisation des sciences sociales brésiliennes.
Pensée sociale brésilienne; Intellectuels; Culture politique; Francisco de Oliveira