Cet article analyse la tendance à la fragmentation des villes avec l'expansion des copropriétés fermées et fortifiées, "simulacres" qui remettent en question les politiques des villes et le modèle de citoyenneté civile des villes contemporaines. On retrouve dans ce texte trois vecteurs de structuration urbaine contemporaine (les copropriétés fermées, la gentrification et la verticalisation des favelas). On y observe comment les stratégies de marketing mobilisent des dispositifs de sécurité et de distinction de classes qui déterminent des normes de sélection pour vivre entre personnes de même niveau dans ces espaces privés. Ceci renforce les moyens coercitifs et privés de l'ordre public pour essayer de régler la crise des villes contemporaines. Basé sur l'observation des formes architecturales des "communautés fermées", art plastique importé, et des stratégies symboliques et de communication implantées par les entreprises de construction à Salvador, l'article démontre combien la ville est déniée en tant qu'espace public de convivialité, reflet de solutions privées pour faire face à la crise des villes contemporaines dans le contexte de la mondialisation.
ville; architecture; ségrégation spatiale; copropriétés fermées