RÉSUMÉ
Lors des trois dernières décennies, l’essor des stratégies de flexibilisation des relations de travail est allé de pair avec la mise en œuvre de politiques d’inspiration néolibérale. Dans le cas du Brésil, cette situation s’avère délicate, d’abord en fonction de l’usage excessif de la sous-traitance, mais également en raison de l’absence d’un cadre légal. De fait, le digeste 331 du Tribunal supérieur du travail constitue le principal instrument d’orientation des décisions judiciaires et s’est montré en cela tout à fait insuffisant. L’objectif de cet article est d’analyser la lutte politico-cognitive autour de la sous-traitance en jeu dans le champ juridique brésilien. On partira du principe selon lequel tout combat politique est une également un conflit cognitif visant à imposer une vision légitimée du monde social. Nous avons ainsi analysé l’ensemble des dispositifs légaux, interprétations doctrinaires et prises de position des juges du Tribunal supérieure du travail relatifs à la sous-traitance. C’est sur la base de ces éléments que nous avons pu procéder à une analyse du discours permettant d’identifier les constructions juridiques et idéologiques qui orientent les positions prises dans le cadre juridique.
sous-traitance; droit du travail; précarisation des droits; champ juridique; lutte politico-cognitive