Cet article présente l’hypothèse selon laquelle ce qu’on a convenu d’appeler "modernisation conservatrice" au Brésil est achevée. Son succès a amené dialectiquement à son dépassement ainsi qu’à celui de "l’ordre réglé", sans pour autant qu’un nouveau cadre institutionnel intégrateur se soit complété. On fait appel pour argumenter cette thèse à la littérature récente sur la question agraire et l’évolution polico-institutionnelle du pays, ainsi qu’une perspective générale de la théorie de la modernisation et de la citoyenneté. L’article argumente par ailleurs que cependant il n’y a pas de raison pour supposer une modernisation homogène, qui ne ferait que reproduire au Brésil ce qui se trouve dans d’autres territoires. On argumente donc à partir de la spécificité de la modernité du Brésil contemporain, notamment la tradition néothomiste du pays.
modernisation conservatrice; poliarquie; néothomisme