L'ISEB était un groupe d'intellectuels nationalistes qui, dans les années 1950, avait aussi envisagé le Brésil aussi en termes sociologiques et politiques. Il avait défini en gros le développement comme une révolution capitaliste et nationale; ou, plus particulièrement, comme un processus d'industrialisation à travers lequel la croissance du revenu per capita se soutiendrait par elle-même. Dans le processus de formation et d'industrialisation d'un marché national, une bourgeoisie nationale s'associerait à la bureaucratie d'état et aux travailleurs, avec pour but ou pour critère commun l'intérêt national. Ces idées ont reçu des critiques de l'École de Sociologie de São Paulo, qui surgit dix ans plus tard en rejetant le nationalisme et en insistant sur la lutte des classes. Les erreurs de l'ISEB ne relèvent pourtant pas de cette critique. Il a surestimé la capacité du secteur moderne d'absorber le surplus de travail existant dans le secteur traditionnel, et a sous-estimé la possibilité qu'une crise, provoquée par un endettement excessif, mette fin à la révolution nationale.
développement; nationalisme; bourgeoisie nationale; Brésil