Interactions sexuelles entre personnes du même sexe : une perspective évolutionniste

Résumé

Du point de vue de l’évolution, les interactions sexuelles entre personnes du même sexe ont longtemps été considérées comme un grand paradoxe majeur. En effet, elles ont persisté au fil des générations bien qu’elles n’offrent vraisemblablement pas d’avantages reproductifs directs et qu’elles réduisent apparemment la valeur adaptative individuelle. Néanmoins, sont courantes chez de nombreuses espèces animales. Cet article passe en revue certaines hypothèses fonctionnelles qui cherchent à résoudre cette énigme évolutive : certaines considèrent les interactions comme adaptatives, ce qui signifie que ces comportements apporteraient des avantages aux individus ; d’autres voient les comme un sous-produit neutre d’autres caractéristiques avantageuses. Une troisième branche les comprend comme étant non-adaptatives et potentiellement délétères pour les individus. Enfin, on discute d’une hypothèse révolutionnaire qui, sans précédent, remet en question le fait que les interactions sexuelles impliquant exclusivement des individus du sexe opposé serait l’état ancestral du comportement sexuel.

Mots-clés :
comportement sexuel indiscriminé; homosexualité; sexualité; phylogénie; paradoxe darwinien