Ce texte analyse les récentes transformations du système socioéducatif et ses relations avec les luttes pour le pouvoir entre jeunes et adolescents ralliés à des factions et à d’autres acteurs illicites de l’état d’Alagoas. Il se penche sur le problème de la régulation/dérégulation des conflits dans les « banlieues », et ce, dans un contexte où la prolifération de l’argent et des réseaux criminels va de pair avec l’augmentation de l’urbanisation des petites et moyennes villes du Nord-Nord-est du Brésil. Partant d’entretiens et d’enregistrements obtenus dans des établissements pénitenciers pour mineurs, l’objectif du travail est de montrer : a) le changement au niveau de la régulation des conflits dans les prisons et les quartiers chauds d’Alagoas après la rupture de l’« alliance » entre les factions du crime organisé PCC et CV en 2016 ; b) la nécessité de réévaluer certains termes utilisés par les sciences pour penser le « populaire » et les « banlieues » dans une situation de plus forte connexion entre les marchés illégaux du Centre-sud et du Nord-Nord-est du Brésil. Pour y parvenir, le travail se vaut d’une approche figurationnelle.
Mots-clés:
faction; système socioéducatif; crime; Nord-est