La prédominance, dans les sciences sociales, des perspectives européennes ou américaines, renforce l’idée de l’existence d’un modèle exclusif de modernité, vécu tout d’abord dans les centres économiques et adopté, ensuite, par les «périphéries». Cette même logique peut être retrouvée dans les études sur la négritude au Brésil. Ces études caractérisent, fréquemment, l’expérience des Noirs aux États-Unis comme la plus «moderne» de la diaspora africaine. Dans cet article, l’auteur présente une réflexion théorique qui tente de surpasser le centralisme des États-Unis dans les études sur la négritude, en récupérant la notion de diaspora africaine en tant que configuration multicentralisée. L’article analyse également la situation de la ville de Salvador de Bahia, en tant que centre important pour la formation du monde moderne, et pour la construction d’identités noires contemporaines.
Négritude; Modernité; Bahia; Cité mondiale; Tourisme des racines