Max Weber, en reconstruisant le processus qui, au cours du XIXe siècle, a conduit l’économie britannique à accroître sa capacité de production industrielle et agricole à une échelle jamais vue auparavant a accidentellement, attiré l’attention sur le fait de l’établissement d’un lien inédit entre l’activité industrielle et l’activité scientifique. Ce processus et ce lien sont, aujourd’hui, des sujets étudiés par les historiens économiques sans que l’on considère, néanmoins, le poids décisif des immigrés dans le scénario scientifique anglais. L’établissement de ce lien est généralement attribué au fait que l’Angleterre a développé, depuis le début du XVIIIe siècle, une culture scientifique particulière. Je soutiens que, grâce à la présence des «hommes de science» allemands et écossais, l’Angleterre a été capable de développer, au XIXe siècle uniquement, une culture scientifique conforme à son développement industriel. Je mets l’accent sur l’importance du chimiste allemand Justus von Liebig et du réformateur éducationnel écossais Henry Brougham.
Migrations; Culture scientifique; Révolution industrielle; Entreprenariat scientifique