Au cours de ces dernières années, nous avons assisté, dans le cadre des études et des débats sur l’évaluation des politiques publiques, à une prédominance du biais normatif et/ou une primauté des aspects plus techniques de la recherche évaluative, ainsi qu’à une mise en avant de leur rôle d’instrument de gestion. Tout en reconnaissant le caractère initial de la recherche et de la pratique de son évaluation au Brésil, ce travail propose: (1) d’analyser les facteurs qui, jusqu’à présent, ont justifié et conditionné la mise en place généralisée de systèmes d’évaluation, surtout dans les pays d’Amérique latine ; (2) de rechercher les raisons de l'importance, dans le cadre de l’État et aussi sur le plan analytique, d’une conception "technisciste" d’évaluation, comprise aujourd’hui presque exclusivement comme un instrument de gestion gouvernementale; et, finalement, (3) de mettre l’accent sur le caractère éminemment politique de l’évaluation des politiques publiques, en citant et en rangeant leurs différentes formes d’utilisation. Nous prétendons, de cette façon, mettre en avant la subordination virtuelle de l’emploi de l’évaluation comme instrument de gestion et de son éventuelle capacité de mettre une fin, de recommencer ou de revitaliser le cycle des politiques aux injonctions politiques les plus englobantes, aux stratégies et aux intérêts des preneurs de décision et des autres acteurs impliqués.
Évaluation des politiques publiques; Réforme de l’État; Nouvelle gestion publique