RÉSUMÉ
Stanislavski dit à ses acteurs: l'Atelier c'est pour la Vie. Meyerhold ajoute: le Théâtre est l'art de l'Homme. Craig envisage un nouvel acteur: aujourd'hui il personnifie et interprète; demain il aura besoin de représenter et d'interpréter, et au troisième jour il ira créer. Grotowski et Barba profitent des forces du théâtre oriental dans l'épiphanie du Performer. Libéré enfin de la dépendance de l'auteur pour créer à partir de lui-même, le nouveau Performer obtient une autonomie artistique. D'ailleurs, contrairement à d'autres artistes, il crée à travers de lui-même, sans l'intermède d'un outil. Le rôle du metteur en scène présuppose une phase intermédiaire: sans la base stable et unificatrice du texte de l'Auteur, l'autonomie ardûment acquise par le Performer pourrait se dégénérer en un individualisme centré sur l'égo. Selon la neuroscience, l'action précède la conscience. En-dehors de son acte créatif comme artiste et à l'intérieur de lui-même en tant que matière primaire, le Performer défie les limites. Il est un sujet-objet, à la recherche d'un être humain non programmé.
Mots-clés:
Humain; Pédagogie; Créativité; Performer; Conscience