Je cherche à établir un rapprochement entre la psychanalyse de Winnicott et l’architecture à partir de la relation entre l’environnement et la maison, et ce parce que l’abordage winnicottienne du concept d’objet-subjectif nous permet de penser à un stade de fusion mère-bébé qui peut être mis en parallèle avec celui d’individumaison et d’individu-ville pendant la phase adulte. L’être humain ne saurait vivre sans habitat, nous dit Winnicott, et les psychopathologies profondes, marquées par des angoisses impensées, peuvent provenir de failles dans le processus d’installation de l’individu dans le monde. Dans quelle mesure, donc, l’architecture, qui est le seul art vraiment capable d’abriter, c’est-à-dire capable de se constituer concrètement en un environnement au moyen de sa capacité essentielle d’enveloppement, avant même d’être appréhendée comme un objet de représentations et de désirs, peut-elle affecter l’existence humaine?