Resumé
Cet article a pour but de comprendre la manière par laquelle le processus de deuil a eu lieu parmi les proches des disparus ou défunts politiques pendant la dictature militaire de 1964, qui, à travers la Doctrine de la Sécurité Nationale, a fait disparaître des militants, provoquant un hiatus traumatique au sein des familles, qui ont dû faire face au vide propre de personne disparue/disparition. Sachant que, pour la préparation du deuil il faut une objectivation de la mort - l’identification du cadavre et des rites de passage de la vie à la mort -, nous supposons que cette possibilité présente des difficultés. Identifiées à l’œuvre freudienne Deuil et mélancolie (1917/2010), nous couvrons les deux voies qu’il a présentées, sans l’intention de comporter toute la complexité humaine concernant les formes de souffrance en deuil, à savoir: le deuil et sa possibilité de réinvestissement de libido; et les chemins de la mélancolie qui paralyse le sujet et l’empêche de faire de nouveaux investissements impulsifs. En marchant sur les traces du père de la psychanalyse, nous trouvons dans les proches des disparus politiques que la mélancolie paralyse le sujet dans un état de mortification, alors qu’en deuil quelque mouvement est possible.
Mots-clés:
chagrin; traumatisme; disparus politiques