Cet article analyse la relation étroite entre le phénomène d’automutilation et le problème des limites, en comprenant l’attaque de la peau comme une condition de possibilité de cette pratique. La peau, qui renvoie à la sensorialité et aux premières notions de soi, agit pour protéger notre individualité et soutenir nos interactions avec l’Autre. Elle contient une prémisse d’intégration, constituant une frontière qui marque les limites l’existence elle-même. Dans les automutilations, l’atteinte à la peau révèle une perte dans la construction de la différenciation entre sujet et objet, témoignant d’une confusion dans les limites du sujet. Le texte postule que le recours au corps, en attaquant la peau, dans les automutilations, émerge comme une tentative de contenir le soi dans les moments où le sujet sent en danger de perdre son intégrité narcissique.
Mots clés:
Automutilation; limites; peau; différenciation